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La Voix des Anges [ E.C.]


La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede melia12 » Lun 26 Oct 2009 14:25

Voila je me suis enfin décidée à poster ma fic, pour ça un grand big up à ma Jennico Box que j'adore qui a su trouvé les mots pour me motiver. Il y aura certainement tout un tas de fautes d'orthographe je m'en excuse, ce n'est pas non plus du grand art mais j' espére quand même que ça vous plaira : bonne lecture !


"La voix des Anges."


PROLOGUE :


Nous ne sommes pas seuls, un autre monde cohexiste avec le notre bien à l'abris dans l'au-delà. Certains parlent de Dieux, d'autres de Démons ou encore d'Esprit. Parfois, par ennuie, par jeux ou quelques autres raisons inavouables, "Ils" décident de s'interesser de plus près à certains mortels. Ainsi, Hypnos dieu du sommeil du requerir l'intervention de trois de ses fils ; Morphée, divinité personnifiant les rêves, lui seul savait imiter à la perfection les mortels. Icélos, bien moins habile que son frère apparaissait sous la forme animal. Et plus tard, bien plus tard, Phantasos, se changeant quant à en lui en terre, en pierre, en onde ou en arbre pour délivrer ses messages. Cette mission demandait une discrétion absolue pour ne pas mettre en péril cet autre monde, mais heureusement pour "Eux" un endroit sur terre se prétait parfaitement au jeu.


PARTIE 1


Il existe quelque part très loin, personne ne sait vraiment ou, un petit village tellement isolé et secret que beaucoup pensent qu'il n'existe pas. On dit que ce village s'appelle "La voix des Anges", là-bas les gens vivent en autarcie, ils se suffisent à eux même ; ils ont leur médecin, leurs récoltes, leur propre économie et surtout leur propre politique.... En effet ni maire, ni président, ni roi, seuls trois personnes pouvaient décider, de concert, en cas de conflit : le médecin, le plus âgé et le plus jeune des adultes. Il faut savoir qu' à La Voix des Anges vous êtes considéré comme adulte à l'âge de quatorze ans juste après votre examen de Trivium. Seul le meilleur était nommé pour siéger au sein du cercle des Référants et ce jusqu'à la nouvelle séssion. La communauté était régit par des règles très strictes ; les Référants couplaient les enfants dans leurs trois premières années d'existence en fonction du physique, du comportement, et surtout de l'année de naissance. Ces duos devaient être éduqués ensemble sous le même toit, à mi-parcours de leur apprentissage des sept arts, soit quatorze ans le couple emménageait dans son propre foyer. La relation restait obligatoirement platonique jusqu'aux 26ans des amoureux. Ce n'est qu'une fois leur second et dernier examen passé, celui du Quadrivium, que les Référants procédaient à leur mariage, autorisant de ce fait les plaisirs de la chaire. Ce procédé associé à de sinistres rituels permettait un contrôle des naissances efficace.

Leur mode de vie n'exprimait pas réellement un choix à proprement dit mais une obligation. Aucune échappatoire n'était possible en théorie, pas sans rien en échange. Le village est cerné de toute part.... d'un côté d'imposantes montagnes s'étalent sur des centaines de kilomètres, des montagnes si hautes qu'on ne distingue jamais leurs sommets bien dissimulés au dessus d'un océan de nuages.... de l'autre, une immense forêt aussi lugubre que funeste rien de très accueillant. Les quelques téméraires qui s'y sont aventurés n'en sont jamais revenus, certainement perdus, morts de froid, de faim ou dévorés par un animal sauvage quelconque....ou pas. On raconte que cette forêt est enchantée ou plutôt maudite, il s'y passe de drôles de choses, des bruits effrayants percent de temps à autre l'épais rideau vert....
Les montagnes quant à elles étaient d'autant plus inquiétantes qu'on n'en savait rien, personne ne parvint jamais à gravir au-delà de cette frontière de coton. Aussi mystique que mystérieuse on lui attribuait tous les maux du village. C'est pourquoi, afin d'implorer la clémence de divinités dont l'identité restait floue, de nombreux rituels et sacrifices se célébraient régulièrement.
Personne ne sait exactement comment ce peuple est arrivé là. Soit disant trois familles persécutées dans leur propre pays auraient trouvé le courage de s'aventurer dans la forêt pour fuir leurs assaillants. Ils auraient survécus et se seraient exilé au sein d'un mystérieux paradis perdu, mais auraient payés un lourd tribut pour accéder à ce refuge inespéré. "Ceux" qui vivent dans ce domaine magique feuillu auraient exigé une parfaite confidentialité concernant les lieux et ce qui s'y passe. Afin de s'assurer de la discrétion de ces trois familles, l'âme des montagnes demanda à l'esprit de la forêt d'arracher le fils ainé de chacun des foyers qui voudraient accéder à la plénitude de "La voix des Anges". C'est donc à ce prix que les ancêtres du docteur Ménard gagnèrent leur salut et renoncèrent à la civilisation telle qu'ils l'avait connu. Ainsi, chacunes des familles qui habitaient ce village devaient à jamais renoncer à leur plus grand trésor, leur plus grand espoir; un enfant, l'ainé de chaque génération de leurs descendance.... Ils étaient donc condamnées à rester dans ce mystérieux village redoutant le prix de leur liberté si un jour ils désertaient La Voix des Anges. La peur dissuadait donc toutes les folies.
Bien longtemps après, une nuit pas comme les autres le docteur Ménard, issue de l'illustre famille fondatrice de la communauté, fut appelé en urgence par deux jeunes hommes essoufflés à la fois menaçant et paniqués. Cette nuit pas comme les autres allait changer pour toujours l'homme de science qu'il représentait remettant en question tout ce à quoi il avait voué sa vie.
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede chachoubidou » Lun 26 Oct 2009 14:43

J'aime ! C'est bien écrit, pas trop de fautes ^^ et ça donne vraiment envie d'avoir la suite !
Bravo Mélia =) :D
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede melia12 » Lun 26 Oct 2009 20:35

merki row !!! tu as été mon tout 1er com :)

"pas trop de fautes" c'est déjà beaucoup trop!! vraiment désolée, pourtant je fais gaffe mais bon je suis pas prix nobel d'orthographe ( je pense pas que ça existe mais bon... )

trop contente que ça te plaise, la suite est déjà écrite mais je garde un peu de suspens hihihi ;) promis j'attendrai pas trop longtemps pour la poster ^^
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede jennizouille » Lun 26 Oct 2009 21:33

Bin moi tu le sais déjà mais je te le redis j'aime beaucoup =)

Continue comme ça ma Melia parce que c'est super et je veux ( ou reveux ^^) la suite :p

hihi ; alors vite vite vite =)
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede melia12 » Mar 3 Nov 2009 10:18

voili voilà la suite! je l'ai déjà posté sur TF mais j'ai décidé de garder un peu d'exclu pour TC alors j'ai rajouter une petite partie rien que pour vous ;) maintenant je croise les doigts pour que vous trouviez ça bien :)


- REVELATION -

Adélaide et Franklin s'étaient connus enfant, comme tous les gamins de cette bourgade. Nés la même année on les avait mis dans le même berceau, ils étaient donc destinés à être ensemble jusqu'à leur dernier souffle. Le jour de ses 17ans Adélaide fit un rêve très étrange; un homme, immense, d'un certain âge, les cheveux grisonnants, l'air vaguement familier, lui apparut et s'adressa à elle :

_" Je t'ai choisie, tu seras mienne un jour et me rejoindra au pays du sommeil éternel, mais avant ça tu as une mission tu sais déjà de quoi il s'agit mais tu te mens à toi même, je t'ordonne d'ouvrir les yeux!"

Adelaide s'éveilla derechef toute transpirante, boulversée par une révélation qu'elle ne comprenait pas. Elle s'assit sur le bord du lit, toucher le sol de ses pieds nus la rassurait, elle ne révait plus. C'est alors qu'elle fut secouée par de violentes nausées et se précipita jusqu'aux commodités.
Franklin réveillé à son tour par la soudaine course de sa bien-aimée la rejoignit aussitôt :

_" Tout va bien Adé chérie? lui sussura-t-il.

Elle leva son doux visage vers son interlocuteur non sans mal, les yeux pleins de larmes, le teint livide, la voix tremblante elle tenta de le rassurer :

_" Ne soit pas inquiet mon amour, je vais bien."

La fragilité de son ton ne fit qu'exacerber l'inquiétude de son compagnon qui fou de panique se mit à haleter de plus en plus fort :

_" Non! tu ne vas pas bien du tout! Tu es toute verte, je t'ai jamais vu dans un tel état! Je cours chercher le docteur Ménard, je te remets au lit en attendant."

_"Non! je t'en prie ne fait pas ça, ça ne servira à rien...." elle se débattait de toutes ses forces mais trop faible pour que ce soit efficace elle se retrouva en moins de deux dans son lit bordée jusqu'aux oreilles.

_"Je reviens vite, n'ai crainte, je serai..." murmura-t-il déposant au passage un doux baiser au creux de son cou.

_" Je t'en prie, s'il te plait, non...." l'interrompit la jeune malade.

Sourd aux suppliques de sa douce, Franklin se précipitait déjà sur la porte.

_"ARRETE!!!" son crie avait été si puissant et strident qu'il le stoppa net.

_" Explique moi pourquoi Adé! On dirait que tu vas trépassée d'un moment à l'autre! Tu ne le dérangeras pas, c'est son rôle de s'occuper des malades!"

Son ton était devenu dur à cause de la peur que lui inspirait l'état réellement déplorable de sa bien-aimée. Quand il s'en aperçu il se radouci un peu.

_"Qu'y a-t-il mon adorée? Pourquoi ne veux-tu pas que j'y aille? Ne veux-tu donc pas qu'il te soulage? Je VEUX savoir ce qui t'arrive!" de nouveau son intonation se fit brutale malgré lui. Après une bonne minute de silence la jeune fille encore plus pâle soupira.

_"Il ne pourra rien pour moi, je.... je sais ce que j'ai.... alors je t'en supplie, Franky, rejoins moi dans le lit, calme toi et prends moi dans tes bras que je puisse enfin me reposer un peu."

Abassourdi, il s'exécuta sans un mot, il la prit dans ses bras, la serra contre lui tendrement et lui dit tout doucement :

_"Ferme les yeux Adé chérie, tu me diras tout demain, je t'aime tellement..."

A peine ces mots furent énoncés, la jeune fille sombra à nouveau dans un sommeil proche du coma. Le lendemain matin, lorsque Franklin ouvra péniblement les yeux encore sous le choc de la vision d'Adélaide au plus mal, il fut surpris de la voir rayonnante. Chantant doucement la berceuse qui leur était destinée enfant, en train de s'affairer aux tâches ménagères habituelles, elle semblait irradier la pièce de bonheur et de beauté. Bouche-bée devant ce spectacle, répondant à une pulsion irrépréssible, il se dirigea sans un bruit vers cette vision onirique. Ce petit corp frêle de dos semblait l'appeler de tous ses pores, il lui saisit violement les hanches, la plaqua contre son torse, innondant sa nuque si fragile de baisers langoureux et quelque peu soulagé lui dit:

_"Mon amour tu vas mieux? Tu m'as fait tellement peur.... explique moi."

Ne l'ayant pas entendu arriver Adélaide en laissa tomber l'assiette qu'elle essuyait qui se fracassa contre le sol avec une lenteur inhabituelle, comme si elle l'avait vu tomber au ralenti. Elle aurait d'ailleurs presque pu la rattraper si elle n'avait pas été aussi absorbée par les paroles de son homme.

_"Pourrais-tu à l'avenir t'annoncer s'il te plait?" son tont était presque mielleux. " Ce genre d'émotion n'est pas recommandé dans mon état...."

Elle se retourna aussi lentement que l'assiette, chaque seconde dissociables les unes des autres comme dans sa vision avant le fracas de la porcelaine sur le sol. Une fois nez à nez, elle lui sourit tendrement et lui offrit le plus doux des baisers.Perplexe il l'a repoussa de facon presque imperceptible, la toisa un moment et s'exclama :

_"Mais que t'est-il arriver nom de Zeus! J'ai l'impression que tu as plus changée en une nuit que durant toutes ces dernières années réunies.... Je ne comprends pas? Qu'y a-t-il?" L'inquiétude faisait légèrement trembler sa voix.

Une fois encore elle lui sourit, s'approcha de son oreille et murmura:

_"Tu seras père très bientôt.... mais cet enfant sera différent, je le sais, je le sens!"

Un nouveau long silence s'installa. Fou de joie le regard de Franklin s'illumina de milles feux, presque hystérique il s'exclama :

_"papa... papa.... je vais être papa! Mais biensur que cet enfant sera spécial, ce sera le NOTRE !! "

De nouveau un silence de plomb, l'expression du visage de la jeune fille était diamétralement opposé à celle de son compagnon, sur un ton bien trop grave selon les circonstances elle répliqua :

_"Tu ne comprends donc pas.... personne ne doit savoir, cet enfant a déjà une destinée toute tracée, j'y ai réfléchi toute la nuit, "IL" m'a aidé à comprendre, personne ne doit être au courant, ils auraient tous trop peur ils le...."

Adelaide ne put finir sa phrase, l'émotion la submergea, ses yeux étaient à présent remplis de larmes. Sans qu'aucun mot ne fut prononcé ils s'étaient compris. En effet, de part l'isolation du village, les habitants de "La voix des anges" ne bénificiaient pas des nouvelles technologies,pas de télévision, pas de radio, pas d'accouchement serein possible.... quelqu'un allait y rester et elle savait déjà que ce ne serait pas son enfant, elle ne le permettrait pas! La mentalité étriquée de certains aurait exigé du couple qu'ils se débarrassent de l'enfant avant même sa naissance.Il n'était pas toléré ne serait-ce que de s'unir sans en avoir fait part auparavant à la sagesse triangulaire des trois Référants. Comment expliquer les circonstances de cette grossesse aussi mystérieuse que prometteuse?
L'esprit hanté de questions toutes plus angoissantes les unes que les autres, il cessa de chercher une explication rationnelle à la situation et rompit enfin cet interminable silence :

_"Je ne veux pas te perdre! Je ne veux pas de cet enfant, si cela signifie te mettre en danger! Comment est-ce possible? Je sais que tu m'es fidèle, on ne s'est jamais séparé... on ne sait pas d'ou il vient! Qui sait si ce gosse sera bon ou mauvais? Il ne mérite pas un tel sacrifice!"

L'amertume était perceptible, l'étincelle de son regard ne scintillait plus du tout, mais rien ne pouvait ébranler l'enthousiasme de la jeune fille, son rire angélique dissipa toutes inquiétudes.

_"Juste promets moi de ne jamais trahir notre secret, le reste j'en fais mon affaire."

En un regard le pacte fut scéllé.

**** ****

Non loin de là, vivait un autre couple, réunis dès leur naissance comme tous les autres enfants nés la même année.
Cassandra et Lucian étaient heureux, si heureux qu'ils redoutaient chaque jour le prix à payer pour ce bonheur. Par peur que ce jour arrive trop vite, ils profitaient de chaque seconde qui leur était accordée, ne se séparant jamais, un peu comme un cocon dans un cocon déjà bien hermétique. Ils ne semblaient jamais rassasiés de ce bonheur sans nom si bien qu'ils se voyaient mis à l'écart par leurs congénaires mais ça leur était bien égale, ils se suffisaient. Jusqu'au jour ou elle eut , elle aussi, une apparition lors d'une sieste champêtre dans les bras de l'homme de sa vie. Cette vision ne lui apporta pas le même réconfort que pour Adélaide elles se connaissaient très peu, juste de vue mais depuis toujours sans savoir pourquoi il existait comme une connexion entre elles. Dans son songe, divers animaux exigeaient leur rencontre, d'abord un cerf majestueux l'intima de le suivre le long de la forêt, ensuite des serpents apparurent à ses pieds rempants en direction d'une petite maison. Pour finir, des miliers d'oiseaux vinrent se poser sur la maison, leur mélodie s'apparentant étrangement à un carillon de bienvenue. A son réveil, cet air resta incrusté profondément dans son esprit. Une contine pas étrangère du tout pour la jeune fille qui connaissait très bien cette petite maison située à l'encolure de la forête et de la montagne. Intriguée mais surtout par peur des represailles Cassandra s'exécuta dès le lendemain, elle sut immédiatement qu'il fallait se rendre le plus vite possible chez Adélaide. Elles ne vivaient pas si loin l'une de l'autre, les deux maisons les plus à l'écart du village, mais obnubilé chacune dans leur coin avec leur âme soeur elles n'avaient jamais pris la peine de se parler vraiment, tout juste un signe de main pour se saluer. Il était délicat de se présenter un bon matin à sa porte pour entamer une conversation aussi étrange que celle qu'elle avait en tête. Elle aussi avait décidé de garder sa grossesse à l'abri des autres villageois au risque de mettre sa propre vie en danger.
Avant même qu'elle eu réfléchi à ce qu'elle dirait, elle se trouva devant la porte, le tintement des carillons postés à chaque angles du perron lui rappela aussitôt le chant des oiseaux de son rêve. Avant même avoir frappé, un visage de petite lutine lui présentait le plus fantastique des sourires :

_"Bonjour Cass', je me doutais que c'était toi!" avec un naturel déconcertant elle l'invita à entrer.

Sans un seul mot les deux jeunes femmes échangèrent un regard complice et s'installèrent dans le salon. La pièce formait un cercle parfait, la décoration était chaleureuse et harmonieuse bien qu'assez pauvre. A vrai dire mais on s'y sentait tout de suite à l'aise, comme chez soi.

_"J'aurai certainement du te prévenir de ma visite, j'ai été prise au dépourvu, je me suis retrouvée devant ta porte avant même de me rendre compte de ma destination." Cassandra se sentait mal à l'aise malgré le sourire accueillant et approbateur de sa jeune cadette.

En réalité, les deux fillettes avaient été les meilleures amies du monde fut un temps. A seulement deux petites années d'écarts, elles avaient été inséparables les deux premieres années "d'intégration", pourtant tout les opposait.
L'ainé était blonde comme les blés, ses yeux étaient vert émeraude, sa silhouette parfaite et elle était dotée d'une grâce sans pareil. Radieuse, les garçons se battaient pour être à ses côtés. En vain, à l'époque déjà son attirance pour Lucian avec qui elle avait été élevé depuis sa naissance était incorruptible. Leur complicité dépassait toute logique comme si leurs conversations ne devaient rien à la parole, un lien aussi invisible qu'indestructible les liait avant même qu'ils sachent parler. Adélaide avait souvent été jalouse de sa grande soeur de coeur qu'elle jugeait beaucoup plus belle qu'elle. Son amour pour Franklin bien que pure n'avait rien avoir avec la connexion dont elle était témoin tous les jours, ça en était insupportable. C'est justement la raison pour laquelle elles s'étaient peu à peu éloignées jusqu'à devenir de vraies inconnues l'une pour l'autre.
Adélaide possédait une chevelure lisse couleur ébène, des yeux d'un gris antracite à vous réveiller un mort, mais son manque d'assurance lui portait préjudice. Elle se tenait mal, le dos voûté, lorsqu'elle marchait ses yeux ne quittaient jamais ses pieds, du coup elle devenait la cible priviligiée des sales gosses de "La voix des anges". Toujours au centre de tout, Cassandra ne volait jamais au secours de sa soeur, trop accapparée par sa petite personne,seul Lucian pouvait espérer un regard de la douce Cassy. Inconciente de la douleure occasionnée, elle ne comprit jamais réellement la rancoeur que la petite pouvait ressentir. Elle avait attribué l'éloignement de son amie à de la jalousie ne cherchant pas plus loin. Mais tout ça appartenait au passé maintenant il fallait passer outre. Bizarrement c'est Cassandra qui semblait la plus génée, Adelaide quant à elle paraissait sereine, sure d'elle comme si les rôles avaient été échangés.

_"Comment va ta vie en ce moment? non sans une pointe d'ironie la question semblait sincère,même si la plus jeune prenait un réel plaisir à insister sur le côté égocentrique de son invité.

Les yeux dans le vague, les bras le long du corp, le teint tout à coup grisâtre l'interrogée répondit,

_" Ma vie va très bien merci! les mots lui avaient comme déchirer les entrailles, les lèvres tremblantes, secouée de spasme, elle se recroquevilla machinalement dans une imitation parfaite d'un foetus.

Comme pétrifiée par ce spectacle navrant, l'autre se statufia un instant, le peu d'animosité qui restait encore dans son coeur se volatisa d'un coup et l'a pris finalement dans ses bras.

_" Ce qui nous arrive est un miracle ma Cassy.... il ne faut pas pleurer."

A ces mots, leurs regards se croisèrent, l'une cherchant des réponses, l'autre impassible.

_" Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, je sais seulement que ça t'arrive à toi aussi, je veux savoir ni pourquoi ni comment c'est possible, tu es aussi respectueuse de nos précepts que moi, notre innocence ne peut être remise en cause. Ceci dit, personne ne doit savoir pour le moment, ils exigeraient l'avortement ou notre suicide!" Cassy s'était levé sans le vouloir, comme animée par le feu sacré des plus grands orateurs d'Athènes, le talent en moins.

_" Le moment viendra ou la vérité sera révélée, les villageois se verront dans l'obligation de les accepter, personne n'aura le choix...." comme en transe Adé se trouvait debout a son tour, les yeux révulsés et les paumes dirigées vers le ciel...." le moment viendra, mais ils ne sont pas prêts, en attendant vous deviendrez les gardiennes du salut de la voix des anges."

Ces derniers mots restèrent comme suspendus dans les airs, ils tournoyaient le long des parois circulaires du salon effleurants à chaque passage les oreilles des jeunes filles restées figées face à face l'air agard. Un vent violent ouvrit la porte d'entrée à grand fracas, tous les volets de la maisons s'abattaient tour à tour sur les murs extérieurs et sur chaques fenêtres menaçants de les brisées à tout moment, puis plus rien. Affalées l'une contre l'autre sur un fauteuil, complètement terrorisées elles mirent de très longues minutes à reprendre leurs esprits. Au bout de cinq bonnes minutes dans la même posture à la fois perplexe, songeuse et surtout à l'affût, Adélaide prit les mains de son amie :

_" Tu as vu ce que tu devais voir, à présent retourne chez toi et dis à Lucian uniquement ce qu'il a besoin de savoir, que tout doit rester secret. Nous ne devons plus nous voir jusqu'à nouvel ordre, il ne faut pas qu'on nous associe l'une à l'autre. Ce qu'il vient de se passer et tout autre événement de ce genre, car il y en aura d'autres ne doit jamais être divulgué."

_" Tu m'as manqué Adé, je n'ai apparement pas encore compris aussi bien que toi ce qui nous arrive mais je bénie le ciel de nous avoir réunis dans cette tâche. Quoique nous réserve l'avenir je sais maintenant que nous allons bientôt nous retrouver.

Sans même se retourner Cassandra se dirigea vers la porte, plus grâcieuse et légère que jamais, et rentra chez elle pleine d'espoir, le sourire aux lèvres et une sensation de chaleur au creux du ventre.
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede jennizouille » Mar 3 Nov 2009 12:09

Encore une fois j'adore =)

Tu le sais heiin :p lol
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede Seïno » Mar 3 Nov 2009 18:36

Wooow

Quelle imagination ma ptite Melia !!
J'aime beaucoup ta façon d'écrire , quelques virgules par ci par la serait pas de refus car certaines phrases s'enchainent trop vite , mais les émotions sont superbement décrite !!

J'adore tout simplement , j'ai hâte de voir ces enfants de conception immaculée :D
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede melia12 » Mar 10 Nov 2009 15:25

merci !! je prends note pour la ponctuation c'est un très bon conseil, merci nico!
toujours ouverte à des remarques constructives n'hésitez surtout pas ça ne peut que m'aider ^^
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede melia12 » Jeu 12 Nov 2009 20:33

- BENEDICTION - troisième mois -


Trois mois s'écoulèrent à une vitesse fulgurante, plus personne n'avait vu Cassandra et Adélaide depuis mais cette absence passait pratiquement inaperçue, seul le docteur Ménard posa quelques questions. Franklin et Lucian descendaient au marché chaque matin pour troquer tantôt des oeufs de poule contre des légumes, tantôt leurs angrais maison contre un bon vin rouge.Franklin observa ce jour là au marché la place vide qu'occupait généralement Lucian.Cela lui parut étrange mais sans plus, lui même avait souvent déserté la place au troc ces derniers temps. Les deux jeunes hommes n'avaient jamais pris la peine de faire connaissance, ce malgré la relation qui liait leurs compagnes respectives à l'époque. Franklin avait presque été soulagé lors de la progressive "rupture" entre les demoiselles se sentant quelque peu sinon moins aimé tout du moins délaissé, les pensées de sa douce toujours dirigées vers Cassy.
Ce souvenir fit frémir le garçon qui, perdu dans ses songes, ne vit pas tout de suite l'air préoccupé du médécin en face de lui. Quand il vu enfin le visage inquisiteur qui le toisait il secoua la tête et avec le sourire le plus avenant possible s'adressa à lui :

_" Bonjour Docteur Ménard, que me vaut le plaisir de votre présence?"

Les yeux encore plongés dans ceux du jeune rêveur le médecin se grattait à présent sa barbe poivre et sel avant de répondre :

_" On te voit de moins en moins dans le coin mon garçon, j'aurai pu te poser la même question!" La mine grave le ton sévère l'homme installa une atmosphère oppressante dans la conversation. Il savait par expérience qu'il était plus simple d'obtenir des réponses en mettant les gens mal à l'aise, le mensonge passait toujours moins inapercus dans ces conditions.

Embarrassé, Franklin reprit sur un ton calme mal assuré,

_" Que puis- je faire pour vous chèr Docteur? De quoi auriez-vous besoin aujourd'hui?...." Un sourire en coin, il était fière de sa diversion pensant être à l'abris de cette curiosité subite.

_"Encore une question que je pourrais te retournée...." le jeune blémit à vue d'oeil, il n'avait en rien détourné la conversation au contraire il l'avait justement tourné dans la mauvaise direction. A peine eut-il prit conscience de son erreur que la fouine barbue continua :

_" Je n'ai plus le plaisir d'admirer les courbes si jolies de votre douce moitié ces derniers temps, d'ailleurs c'est comme si on avait décidé de me priver du peu de discration graveleuse que Zeus avait accordé à mes yeux car je ne vois plus non plus la gorge généreuse de ma sublime Cassandra.... dans ses yeux brillaient soudain une lueur pas très catholique qui mit immédiatement Franklin dans une colère noire le poussant à interrompre l'homme le plus respecté du village :

_"Ou voulez- vous en venir? cracha-t-il entre ses dents serrés tachant de se détendre peu à peu de manière à rester aussi courtois que possible.

Légèrement agacé par l'interruption impromptue de ses fantasmes mais irrisistiblement amusé par cette fougue qui lui rappelait sa jeunesse, ce vieil obsédé de médécin ravala tant bien que mal la salive du bord de ses lèvres d'un coup de langue. Avant même que le jeune effronté ne puisse réagir à cette ultime provocation le vieillard continua :

_"Je voulais juste me rassurer, tu connais mieux que moi son caractère, sa fierté lui dicterai de se passer de moi même si sa vie en dépendait. Je me demandais si elle allait bien, si elle n'avait pas attrapé froid et t'avait convaincu de ne rien dire.... le Référant marqua volontairement une pause presque solennel comme pour inviter des aveux. Rien ne vint. Presque menaçant le docteur Ménard persista :

_ "Je te répète une dernière fois ma question ; puis-je MOI faire quelque chose pour TOI mon garçon?"

C'est alors que Franklin compris qu'il ne s'en sortirai pas si facilement, il repensa une seconde a l'insistance avec laquelle Adé lui avait fait promettre de taire sa grossesse quelques soient les risques , il se souvint également de son regard terrorisé lorsqu'ils avaient envisagé la réaction des villageois. Alors il improvisa :

_" Nous avons été très occupé à l'étable, une jument est tombée malade, Adé s'en est occupée pendant des jours, vous connaissez sa faculté de comprendre et d'être comprise des animaux depuis son plus jeune âge." Il voyait bien que ces explications ne suffiraient pas alors il ne s'arréta pas,

_" Puis il a fallu récolter, plus tard semer à nouveau, bref elle était très fatiguée après, je vous l'avoue. Je lui ai fait promettre de se reposer c'est pourquoi elle ne sort pas beaucoup."

_" Je vois, vous ne seriez pas assez stupide pour risquer la vie de la femme que vous aimez j'imagine.... Si vous avez besoin de moi vous savez ou me trouver. En attendant embrassez Adé pour moi!"

Ses derniers mots teintés de sarcasmes le vieil homme adressa un clin d'oeil moqueur au jeune homme figé, droit comme un "i" et s'en alla.

Toute la journée ce regard troubla Franklin. De retour chez lui, il trouva Adélaide étendue délicatement sur un simple duvet dans le jardin en plein milieu de l'herbe. La lumière éclatante de la pleine lune se refléttait sur ce parfait visage. Endormie, elle avait toujours irradié ses nuits qu'il passait bien souvent à l'observer. Elle paraissait sereine, un hâle presque transparent dorénavant couvrait intégralement son corp. Ses cheveux s'étaient obscurcies depuis qu'elle attendait leur enfant. Le contraste de sa longue chevelure encre et de sa peau fine translucide était encore plus saisissant au clair de lune. La fascination du garçon lui donna le tourni jamais il n'avait vu pareil beauté, jamais il n'avait été si amoureux. Il entreprit de s'allonger sans un bruit à côté de cette vision quasi irréelle, l'image d'un ange en train de parler aux étoiles. Etrangement ses pieds se soudèrent au sol, ses jambes menacèrent de se dérober sous lui quand il posa les yeux sur ce qu'il pensait être un coussin de loin. Maintenant qu'il se trouvait à seulement un mètre de sa dulcinée il identifia enfin cette mini colline qui remplacait le ventre toujours très plat d'Adé.
La grossesse semblait plus avancée qu'elle ne l'était en réalité, un seul petit être de trois mois normalement constitué ne peut prendre autant de place... avant même qu'une idée ne germa dans son esprit il fut interrompu :

_" Franky, non.... il ne faut pas.... non...", la jeune fille parlait souvent dans son sommeil, rien de très intelligible habituellement, des grognement tout au plus. Depuis qu'elle attendait cet enfant, elle s'exprimait de plus en plus distinctement mais ses propos demeurés un mystère pour le futur père. Plus que cette incompréhension, les réponses évasives de sa moitié l'enrageais encore davange. Il redoubla donc d'attention quand vinrent les prochains murmures :

_" Pourquoi vous ne voulez pas qu'il sache? Il le saura bien assez tôt, il n'est ni idiot ni aveugle! Je vous en supplie.... dites moi qui est son père?"

Sans même s'en rendre compte, Franklin s'écroula genoux au sol dans un fracas qui fit sursauter la plus belle des endormies au clair de lune. Il savait bien qu'il n'était en rien responsable de cette grossesse, du moins il n'était pas le géniteur et il ne s'en souciait pas le moins du monde. Mais le fait est qu'aucun lien n'existait entre cet enfant et lui-même contrairement à la future maman dont la participation à la mise au monde de ce petit être ne pouvait se nier. Une main glacée s'immissa dans ses cheveux ce qui le fit frissonner un moment. Elle était là, elle le fixait du plus doux des regards, lui prit la tête et la posa sur son ventre rond.
Le jeune homme impuissant face à l'irrisitible sourire qu'elle lui adressait, réprima une grimace lorsque sa joue atteind le sommet du royaume d'un intrus venu squatter le délicat corps angélique de l'amour de sa vie. Il n'était pas décidé à partager, il détestait déjà ce petit voleur d'attention, de baisers, de tendresse, d'amour.... Comme pour répondre aux mauvaises pensées qui jaillissaient du cerveau de son futur "père" une main microscopique se plaqua contre les paroies de la colline se ballandant de haut en bas pareil à une caresse allant du coin des yeux au menton du jeune homme.

_" Elle t'aime bien!" s'exclama la jeune maman de sa voix crystalline dans un rire sans fin jusqu'à ce que son ventre s'illumine d'un doré somptueux telles les flammes d'une bougie.

_" Tu as vu ça?! interloqué il recula instinctivement de trois mètres.

_"Je t'avais bien dit qu'elle serait spéciale.... tu n'es pas au bout de tes surprises!" elle repartie de plus belle dans un fou rire mélodieux.

_"Elle?... c'est... une fille?! Que sait-elle faire d'autre?" sa voix était un savant mélange de peur et de curiosité.

_" Oui, c'est une fille! Et pour le reste tu le constateras par toi même le moment venu, je suis désolée cela ne dépend pas de moi". Elle affichait à présent un masque glacial symbole de sa tristesse." Je ne peux rien te dire et j'ignore encore si je pourrais le faire un jour, moi non plus je n'ai pas toutes les clefs...."
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Re: La Voix des Anges [ E.C.]

Messagede jennizouille » Ven 13 Nov 2009 19:02

Ho j'adore Ma Melia, c'est super trop bien écrit.

Franchement je ne suis pas du tout déçu j'ai même super hate de lire la suite et te voir à qu'elle point cette petite est si spéciale =)

Vivement la suite =)

J'adooOoore ;)
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