voili voilà la suite! je l'ai déjà posté sur TF mais j'ai décidé de garder un peu d'exclu pour TC alors j'ai rajouter une petite partie rien que pour vous
maintenant je croise les doigts pour que vous trouviez ça bien
- REVELATION -
Adélaide et Franklin s'étaient connus enfant, comme tous les gamins de cette bourgade. Nés la même année on les avait mis dans le même berceau, ils étaient donc destinés à être ensemble jusqu'à leur dernier souffle. Le jour de ses 17ans Adélaide fit un rêve très étrange; un homme, immense, d'un certain âge, les cheveux grisonnants, l'air vaguement familier, lui apparut et s'adressa à elle :
_" Je t'ai choisie, tu seras mienne un jour et me rejoindra au pays du sommeil éternel, mais avant ça tu as une mission tu sais déjà de quoi il s'agit mais tu te mens à toi même, je t'ordonne d'ouvrir les yeux!"
Adelaide s'éveilla derechef toute transpirante, boulversée par une révélation qu'elle ne comprenait pas. Elle s'assit sur le bord du lit, toucher le sol de ses pieds nus la rassurait, elle ne révait plus. C'est alors qu'elle fut secouée par de violentes nausées et se précipita jusqu'aux commodités.
Franklin réveillé à son tour par la soudaine course de sa bien-aimée la rejoignit aussitôt :
_" Tout va bien Adé chérie? lui sussura-t-il.
Elle leva son doux visage vers son interlocuteur non sans mal, les yeux pleins de larmes, le teint livide, la voix tremblante elle tenta de le rassurer :
_" Ne soit pas inquiet mon amour, je vais bien."
La fragilité de son ton ne fit qu'exacerber l'inquiétude de son compagnon qui fou de panique se mit à haleter de plus en plus fort :
_" Non! tu ne vas pas bien du tout! Tu es toute verte, je t'ai jamais vu dans un tel état! Je cours chercher le docteur Ménard, je te remets au lit en attendant."
_"Non! je t'en prie ne fait pas ça, ça ne servira à rien...." elle se débattait de toutes ses forces mais trop faible pour que ce soit efficace elle se retrouva en moins de deux dans son lit bordée jusqu'aux oreilles.
_"Je reviens vite, n'ai crainte, je serai..." murmura-t-il déposant au passage un doux baiser au creux de son cou.
_" Je t'en prie, s'il te plait, non...." l'interrompit la jeune malade.
Sourd aux suppliques de sa douce, Franklin se précipitait déjà sur la porte.
_"ARRETE!!!" son crie avait été si puissant et strident qu'il le stoppa net.
_" Explique moi pourquoi Adé! On dirait que tu vas trépassée d'un moment à l'autre! Tu ne le dérangeras pas, c'est son rôle de s'occuper des malades!"
Son ton était devenu dur à cause de la peur que lui inspirait l'état réellement déplorable de sa bien-aimée. Quand il s'en aperçu il se radouci un peu.
_"Qu'y a-t-il mon adorée? Pourquoi ne veux-tu pas que j'y aille? Ne veux-tu donc pas qu'il te soulage? Je VEUX savoir ce qui t'arrive!" de nouveau son intonation se fit brutale malgré lui. Après une bonne minute de silence la jeune fille encore plus pâle soupira.
_"Il ne pourra rien pour moi, je.... je sais ce que j'ai.... alors je t'en supplie, Franky, rejoins moi dans le lit, calme toi et prends moi dans tes bras que je puisse enfin me reposer un peu."
Abassourdi, il s'exécuta sans un mot, il la prit dans ses bras, la serra contre lui tendrement et lui dit tout doucement :
_"Ferme les yeux Adé chérie, tu me diras tout demain, je t'aime tellement..."
A peine ces mots furent énoncés, la jeune fille sombra à nouveau dans un sommeil proche du coma. Le lendemain matin, lorsque Franklin ouvra péniblement les yeux encore sous le choc de la vision d'Adélaide au plus mal, il fut surpris de la voir rayonnante. Chantant doucement la berceuse qui leur était destinée enfant, en train de s'affairer aux tâches ménagères habituelles, elle semblait irradier la pièce de bonheur et de beauté. Bouche-bée devant ce spectacle, répondant à une pulsion irrépréssible, il se dirigea sans un bruit vers cette vision onirique. Ce petit corp frêle de dos semblait l'appeler de tous ses pores, il lui saisit violement les hanches, la plaqua contre son torse, innondant sa nuque si fragile de baisers langoureux et quelque peu soulagé lui dit:
_"Mon amour tu vas mieux? Tu m'as fait tellement peur.... explique moi."
Ne l'ayant pas entendu arriver Adélaide en laissa tomber l'assiette qu'elle essuyait qui se fracassa contre le sol avec une lenteur inhabituelle, comme si elle l'avait vu tomber au ralenti. Elle aurait d'ailleurs presque pu la rattraper si elle n'avait pas été aussi absorbée par les paroles de son homme.
_"Pourrais-tu à l'avenir t'annoncer s'il te plait?" son tont était presque mielleux. " Ce genre d'émotion n'est pas recommandé dans mon état...."
Elle se retourna aussi lentement que l'assiette, chaque seconde dissociables les unes des autres comme dans sa vision avant le fracas de la porcelaine sur le sol. Une fois nez à nez, elle lui sourit tendrement et lui offrit le plus doux des baisers.Perplexe il l'a repoussa de facon presque imperceptible, la toisa un moment et s'exclama :
_"Mais que t'est-il arriver nom de Zeus! J'ai l'impression que tu as plus changée en une nuit que durant toutes ces dernières années réunies.... Je ne comprends pas? Qu'y a-t-il?" L'inquiétude faisait légèrement trembler sa voix.
Une fois encore elle lui sourit, s'approcha de son oreille et murmura:
_"Tu seras père très bientôt.... mais cet enfant sera différent, je le sais, je le sens!"
Un nouveau long silence s'installa. Fou de joie le regard de Franklin s'illumina de milles feux, presque hystérique il s'exclama :
_"papa... papa.... je vais être papa! Mais biensur que cet enfant sera spécial, ce sera le NOTRE !! "
De nouveau un silence de plomb, l'expression du visage de la jeune fille était diamétralement opposé à celle de son compagnon, sur un ton bien trop grave selon les circonstances elle répliqua :
_"Tu ne comprends donc pas.... personne ne doit savoir, cet enfant a déjà une destinée toute tracée, j'y ai réfléchi toute la nuit, "IL" m'a aidé à comprendre, personne ne doit être au courant, ils auraient tous trop peur ils le...."
Adelaide ne put finir sa phrase, l'émotion la submergea, ses yeux étaient à présent remplis de larmes. Sans qu'aucun mot ne fut prononcé ils s'étaient compris. En effet, de part l'isolation du village, les habitants de "La voix des anges" ne bénificiaient pas des nouvelles technologies,pas de télévision, pas de radio, pas d'accouchement serein possible.... quelqu'un allait y rester et elle savait déjà que ce ne serait pas son enfant, elle ne le permettrait pas! La mentalité étriquée de certains aurait exigé du couple qu'ils se débarrassent de l'enfant avant même sa naissance.Il n'était pas toléré ne serait-ce que de s'unir sans en avoir fait part auparavant à la sagesse triangulaire des trois Référants. Comment expliquer les circonstances de cette grossesse aussi mystérieuse que prometteuse?
L'esprit hanté de questions toutes plus angoissantes les unes que les autres, il cessa de chercher une explication rationnelle à la situation et rompit enfin cet interminable silence :
_"Je ne veux pas te perdre! Je ne veux pas de cet enfant, si cela signifie te mettre en danger! Comment est-ce possible? Je sais que tu m'es fidèle, on ne s'est jamais séparé... on ne sait pas d'ou il vient! Qui sait si ce gosse sera bon ou mauvais? Il ne mérite pas un tel sacrifice!"
L'amertume était perceptible, l'étincelle de son regard ne scintillait plus du tout, mais rien ne pouvait ébranler l'enthousiasme de la jeune fille, son rire angélique dissipa toutes inquiétudes.
_"Juste promets moi de ne jamais trahir notre secret, le reste j'en fais mon affaire."
En un regard le pacte fut scéllé.
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Non loin de là, vivait un autre couple, réunis dès leur naissance comme tous les autres enfants nés la même année.
Cassandra et Lucian étaient heureux, si heureux qu'ils redoutaient chaque jour le prix à payer pour ce bonheur. Par peur que ce jour arrive trop vite, ils profitaient de chaque seconde qui leur était accordée, ne se séparant jamais, un peu comme un cocon dans un cocon déjà bien hermétique. Ils ne semblaient jamais rassasiés de ce bonheur sans nom si bien qu'ils se voyaient mis à l'écart par leurs congénaires mais ça leur était bien égale, ils se suffisaient. Jusqu'au jour ou elle eut , elle aussi, une apparition lors d'une sieste champêtre dans les bras de l'homme de sa vie. Cette vision ne lui apporta pas le même réconfort que pour Adélaide elles se connaissaient très peu, juste de vue mais depuis toujours sans savoir pourquoi il existait comme une connexion entre elles. Dans son songe, divers animaux exigeaient leur rencontre, d'abord un cerf majestueux l'intima de le suivre le long de la forêt, ensuite des serpents apparurent à ses pieds rempants en direction d'une petite maison. Pour finir, des miliers d'oiseaux vinrent se poser sur la maison, leur mélodie s'apparentant étrangement à un carillon de bienvenue. A son réveil, cet air resta incrusté profondément dans son esprit. Une contine pas étrangère du tout pour la jeune fille qui connaissait très bien cette petite maison située à l'encolure de la forête et de la montagne. Intriguée mais surtout par peur des represailles Cassandra s'exécuta dès le lendemain, elle sut immédiatement qu'il fallait se rendre le plus vite possible chez Adélaide. Elles ne vivaient pas si loin l'une de l'autre, les deux maisons les plus à l'écart du village, mais obnubilé chacune dans leur coin avec leur âme soeur elles n'avaient jamais pris la peine de se parler vraiment, tout juste un signe de main pour se saluer. Il était délicat de se présenter un bon matin à sa porte pour entamer une conversation aussi étrange que celle qu'elle avait en tête. Elle aussi avait décidé de garder sa grossesse à l'abri des autres villageois au risque de mettre sa propre vie en danger.
Avant même qu'elle eu réfléchi à ce qu'elle dirait, elle se trouva devant la porte, le tintement des carillons postés à chaque angles du perron lui rappela aussitôt le chant des oiseaux de son rêve. Avant même avoir frappé, un visage de petite lutine lui présentait le plus fantastique des sourires :
_"Bonjour Cass', je me doutais que c'était toi!" avec un naturel déconcertant elle l'invita à entrer.
Sans un seul mot les deux jeunes femmes échangèrent un regard complice et s'installèrent dans le salon. La pièce formait un cercle parfait, la décoration était chaleureuse et harmonieuse bien qu'assez pauvre. A vrai dire mais on s'y sentait tout de suite à l'aise, comme chez soi.
_"J'aurai certainement du te prévenir de ma visite, j'ai été prise au dépourvu, je me suis retrouvée devant ta porte avant même de me rendre compte de ma destination." Cassandra se sentait mal à l'aise malgré le sourire accueillant et approbateur de sa jeune cadette.
En réalité, les deux fillettes avaient été les meilleures amies du monde fut un temps. A seulement deux petites années d'écarts, elles avaient été inséparables les deux premieres années "d'intégration", pourtant tout les opposait.
L'ainé était blonde comme les blés, ses yeux étaient vert émeraude, sa silhouette parfaite et elle était dotée d'une grâce sans pareil. Radieuse, les garçons se battaient pour être à ses côtés. En vain, à l'époque déjà son attirance pour Lucian avec qui elle avait été élevé depuis sa naissance était incorruptible. Leur complicité dépassait toute logique comme si leurs conversations ne devaient rien à la parole, un lien aussi invisible qu'indestructible les liait avant même qu'ils sachent parler. Adélaide avait souvent été jalouse de sa grande soeur de coeur qu'elle jugeait beaucoup plus belle qu'elle. Son amour pour Franklin bien que pure n'avait rien avoir avec la connexion dont elle était témoin tous les jours, ça en était insupportable. C'est justement la raison pour laquelle elles s'étaient peu à peu éloignées jusqu'à devenir de vraies inconnues l'une pour l'autre.
Adélaide possédait une chevelure lisse couleur ébène, des yeux d'un gris antracite à vous réveiller un mort, mais son manque d'assurance lui portait préjudice. Elle se tenait mal, le dos voûté, lorsqu'elle marchait ses yeux ne quittaient jamais ses pieds, du coup elle devenait la cible priviligiée des sales gosses de "La voix des anges". Toujours au centre de tout, Cassandra ne volait jamais au secours de sa soeur, trop accapparée par sa petite personne,seul Lucian pouvait espérer un regard de la douce Cassy. Inconciente de la douleure occasionnée, elle ne comprit jamais réellement la rancoeur que la petite pouvait ressentir. Elle avait attribué l'éloignement de son amie à de la jalousie ne cherchant pas plus loin. Mais tout ça appartenait au passé maintenant il fallait passer outre. Bizarrement c'est Cassandra qui semblait la plus génée, Adelaide quant à elle paraissait sereine, sure d'elle comme si les rôles avaient été échangés.
_"Comment va ta vie en ce moment? non sans une pointe d'ironie la question semblait sincère,même si la plus jeune prenait un réel plaisir à insister sur le côté égocentrique de son invité.
Les yeux dans le vague, les bras le long du corp, le teint tout à coup grisâtre l'interrogée répondit,
_" Ma vie va très bien merci! les mots lui avaient comme déchirer les entrailles, les lèvres tremblantes, secouée de spasme, elle se recroquevilla machinalement dans une imitation parfaite d'un foetus.
Comme pétrifiée par ce spectacle navrant, l'autre se statufia un instant, le peu d'animosité qui restait encore dans son coeur se volatisa d'un coup et l'a pris finalement dans ses bras.
_" Ce qui nous arrive est un miracle ma Cassy.... il ne faut pas pleurer."
A ces mots, leurs regards se croisèrent, l'une cherchant des réponses, l'autre impassible.
_" Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, je sais seulement que ça t'arrive à toi aussi, je veux savoir ni pourquoi ni comment c'est possible, tu es aussi respectueuse de nos précepts que moi, notre innocence ne peut être remise en cause. Ceci dit, personne ne doit savoir pour le moment, ils exigeraient l'avortement ou notre suicide!" Cassy s'était levé sans le vouloir, comme animée par le feu sacré des plus grands orateurs d'Athènes, le talent en moins.
_" Le moment viendra ou la vérité sera révélée, les villageois se verront dans l'obligation de les accepter, personne n'aura le choix...." comme en transe Adé se trouvait debout a son tour, les yeux révulsés et les paumes dirigées vers le ciel...." le moment viendra, mais ils ne sont pas prêts, en attendant vous deviendrez les gardiennes du salut de la voix des anges."
Ces derniers mots restèrent comme suspendus dans les airs, ils tournoyaient le long des parois circulaires du salon effleurants à chaque passage les oreilles des jeunes filles restées figées face à face l'air agard. Un vent violent ouvrit la porte d'entrée à grand fracas, tous les volets de la maisons s'abattaient tour à tour sur les murs extérieurs et sur chaques fenêtres menaçants de les brisées à tout moment, puis plus rien. Affalées l'une contre l'autre sur un fauteuil, complètement terrorisées elles mirent de très longues minutes à reprendre leurs esprits. Au bout de cinq bonnes minutes dans la même posture à la fois perplexe, songeuse et surtout à l'affût, Adélaide prit les mains de son amie :
_" Tu as vu ce que tu devais voir, à présent retourne chez toi et dis à Lucian uniquement ce qu'il a besoin de savoir, que tout doit rester secret. Nous ne devons plus nous voir jusqu'à nouvel ordre, il ne faut pas qu'on nous associe l'une à l'autre. Ce qu'il vient de se passer et tout autre événement de ce genre, car il y en aura d'autres ne doit jamais être divulgué."
_" Tu m'as manqué Adé, je n'ai apparement pas encore compris aussi bien que toi ce qui nous arrive mais je bénie le ciel de nous avoir réunis dans cette tâche. Quoique nous réserve l'avenir je sais maintenant que nous allons bientôt nous retrouver.
Sans même se retourner Cassandra se dirigea vers la porte, plus grâcieuse et légère que jamais, et rentra chez elle pleine d'espoir, le sourire aux lèvres et une sensation de chaleur au creux du ventre.